Les hadîths sont au sens large les paroles attribuées au prophète de l’islam. Après le Coran, ils constituent la deuxième source scripturaire chez les sunnites, et sont utilisées pour codifier la vie des musulmans qui doivent se conformer aux préceptes qu’ils contiennent. Pourtant, l’authenticité des hadîths est fortement douteuse. Les forgeries remontent aux origines mêmes de l’islam, et les savants musulmans, conscients de la pratique, ont dû mettre en place une méthodologie afin d’écarter les hadîths considérés comme suspects. Cela a abouti à la canonisation de six recueils de hadîths, dont les deux célèbres ‘‘sahih’’ des savants al-Bukhari et Muslim. Mais peut-on être certain que ces recueils ne comportent que des hadîths « authentiques » ? Les méthodes utilisées par les savants du hadîths sont-elles vraiment fiables ? Depuis les travaux pionniers d’Ignaz Goldziher, les historiens ont montré que la réponse à ces questions est, dans la majorité des cas, négative.